LA CULTURE DU LIN
D. Le peignage
Le lin provenant du teillage est alors préparé à être filé, les fibres seront ainsi divisées afin de les homogénéiser.
Les peigneuses sont parées d'aiguilles de plus en plus fines, ainsi les fibres de lin seront séparées de plus en plus finement. On peigne d'abord les pieds puis les têtes. Après cette différenciation, une pince vient saisir ces fibres pour les déposer de manière à ce qu'elles se chevauchent sur une étaleuse. C'est de cette manière que se forme un ruban de lin peigné, de longueur infinie.
C. Le teillage
Le teillage correspond à la séparation par broyage et par battage de la tige. C'est à ce moment que sont récupérées les graines de lin (l'égrenage). Les parties ligneuses de la plante sont nommés anas. Cette opération est effectuée tout au long de l'année dans des usines de teillage.
Le mot teillage provient du mot tilleul. En effet, l'instrument qui servait à briser le bois pour extraire les fibres était en tilleul et se nommait le teil.
Quelques chiffres :
La fibre teillée correspond à 30 % de la plante
1 hectare = 2 200 Kg de fibres
1 hectare = 1 500 Kg de longs brins et
700 Kg d'étoupes
B. Le rouissage : première étape de transformation des pailles de lin
La période de rouissage débute à la maturité du lin, lorsqu'il est arraché et couché en andains.
Cette transformation correspond à la dissociation des parties fibreuses par décomposition. Celle-ci se fait grâce à l'élimination de la pectine ; substance qui soude les fibres de la partie ligneuse.
Le rouissage utilise suffisamment d'eau pour que la sève et les résines qui collent les fibres entre elles disparaissent, mais pas trop pour que les fibres demeurent intactes.
Le travail des arracheuses est suivi par celui des écapsuleuses-batteuses. Celles-ci reprennent les andains afin de récupérer les graines. Ces graines serviront au semis de l'année suivante ou bien à une exploitation dans le but d'en faire de l'huile.
Le rouissage est une opération très importante et joue sur la qualité du lin. Différentes techniques sont exercées selon les situations géographiques. La Belgique et la France effectuaient traditionnellement cette opération dans les rivières, mais la décomposition bactérienne donnait à l'eau une couleur brune et une odeur désagréable. Ceci a donc été interdit par l'Union Européenne afin de préserver les rivières.
Il existe deux types de rouissage ; un rouissage dit à l'eau et un rouissage dit à terre (dans les champs). Le premier était réputé pour donner des toiles plus blanches. Le rouissage à terre est ainsi la technique la plus utilisée de nos jours. On étend, après avoir coupé le lin, les fibres sur le sol pendant quelques semaines. Mais cette opération reste sous le joug des conditions climatiques. Le lin qui n'est pas assez roui sera installable, le lin trop roui, dénature les cellules fibreuses.
Quand les pailles sont assez sèches, le ligniculteur les enroule.
A. La production
Le lin est semé du 1er mars au 15 avril. Le lin pousse en « 100 jours ».
Six semaines après le semis, la plante atteint une hauteur de 10 à 15 cm, cette taille montera jusqu'à 70-80 cm au bout de quinze jours. Cette élongation correspond au remplissage des cellules fibreuses.
La floraison (vers le 15 juin) dure environ une semaine. C'est alors qu'intervient cette magnifique couleur bleue. Couleur éphémère car elle disparaitra une semaine plus tard... Les fibres vont alors atteindre leur longueur maximale, les graines vont se former au cours des 15 jours suivants dans les capsules.
Lors de la récolte, la plante entière (racine comprise) est arrachée. Le lin est une excellente tête d'assolement qui favorise la culture de céréales qui suivra. Elle exige cependant une rotation de 5 à 6 années, le rouissage pouvant provoquer un problème de maladies en cas de retour trop rapide de la culture du lin sur la terre.